RREGOP, mythes et réalités

Bien qu’il existe de grandes différences entre ces régimes, les médias et le discours des groupes de droite qu’ils véhiculent ne font pas les nuances nécessaires. Ils tentent plutôt d’alimenter la jalousie et la hargne de la population envers le personnel de l’État, c’est-à-dire l’ensemble des personnes salariées de la fonction publique, des réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux.

Pour répondre à votre beau-frère ou à votre voisine travaillant au privé, voici les distinctions qui s’imposent. Confrontons quelques mythes et préjugés véhiculés par les médias à la réalité des faits.

 

Mythe - 1 :  RREGOP en faillite!

Faux : Des décisions difficiles, mais responsables ont été prises. Par exemple, le taux de cotisation qui augmentera à 9,18 % en 2013, soit une augmentation de 12 % en trois ans. La caisse des personnes participantes au RREGOP est capitalisée à environ 103% et celle du gouvernement à environ 56%. La santé financière à très long terme du RREGOP est assurée de manière plus que satisfaisante.

Mythe - 2 : Travailler jusqu’à 75 ans!

Faux : Le gouvernement et les organisations syndicales ont convenu d’instaurer un incitatif positif pour repousser la prise de retraite et ont convenu d’instaurer un incitatif positif pour repousser la prise de retraite. L’admissibilité à une rente sans réduction à partir de 60 ans est demeurée telle quelle.

Mythe – 3 : Régime «chromé» !

Faux : Le RREGOP est un régime de retraite responsable. Voici les principales caractéristiques du RREGOP :

Mythe – 4 : Retraite dorée!

Faux :

 

Mythe – 5 : Dette de 75 milliards!

Faux : Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire dans les médias, ce 18,1 milliards n’est pas un montant à payer demain matin ! Il s’agit plutôt des sommes non encore accumulées dans une caisse et devant être versées à l’ensemble des personnes retraitées du RREGOP actuelles et futures, mais sur une période de plusieurs décennies.

Mythe – 6 : Faillite comme en Grèce!

Faux : le RREGOP n’est pas en difficulté financière, la plupart des solutions ont déjà été adoptées Dans les faits, le passif net de l’ensemble des régimes de retraite du gouvernement du Québec représentait 21,8 % du produit intérieur brut (PIB) en 1997-1998, alors qu’il n’est que de 9 % du PIB en 2011-201214. Autrement dit, le poids relatif des engagements du gouvernement envers ses régimes de retraite (passif net) par rapport à l’enrichissement collectif (PIB) ne va pas en augmentant, mais bien en diminuant!

Mythe -7 : Retraite payée par les contribuables!

Faux : Rappelons que les rentes de retraite font partie de la rémunération globale et qu’il s’agit d’un salaire différé. Ce n’est pas un privilège indu ni un cadeau, mais bien une partie de salaire légitimement gagnée. Les personnes salariées de l’État paient des impôts elles aussi. En plus de leurs propres cotisations (8,94% en 2012), elles assument, à même leurs impôts, environ 13 % de la contribution gouvernementale à leur régime de retraite. Nous n’avons pas à avoir honte de bénéficier d’un bon régime de retraite. Nous croyons plutôt que toutes et tous devraient pouvoir jouir, à la retraite, de conditions financières semblables.

Mythe – 8 :Tout le déficit au gouvernement!

Faux : Depuis 1982, les coûts du RREGOP sont partagés à parts égales (50-50) entre le gouvernement et les personnes participantes. Ils en assument tout autant les conséquences que le gouvernement.

Mythe – 9 : Privilège injustifiable!

Faux : Qu’y a-t-il de scandaleux à garantir une rente qu’une personne s’est elle-même payée, conjointement avec son employeur, à même une partie de sa rémunération globale ? C’est le contraire qui serait scandaleux ! Ce serait alors lui voler une partie de salaire qui lui est due, qu’elle a gagnée par son travail tout au long de sa carrière et qu’elle a accepté de différer en échange de cette promesse de rente à la retraite.

Mythe – 10 : Les prestations déterminées vont disparaître!

Faux : Pour ce qui est des régimes des secteurs privé ou public souffrant d’un certain sous-financement, précisons que cela résulte bien souvent des longues années durant lesquelles l’employeur s’est permis des congés de cotisation, lorsque les rendements étaient bons, plutôt que d’accumuler de prudents surplus pour faire face aux intempéries. Il faut même encourager la création de nouveaux régimes à prestations déterminées, puisqu’il s’agit toujours de la meilleure façon d’offrir une retraite décente au plus grand nombre.

Mythe – 11 : Cotisations déterminées pour tous!

Faux : On prétend que les régimes à prestations déterminées sont devenus une calamité qu’il faudrait abolir. Le résultat en serait de livrer tous les travailleurs et travailleuses, incluant ceux et celles du secteur privé participant à un régime à prestations déterminées, aux aléas des marchés financiers et d’enlever toute responsabilité aux employeurs, qu’ils soient des secteurs public ou privé. On défend les intérêts de qui ici ? Ceux de la population ou ceux des employeurs?

En conclusion

« Le problème, ce n'est pas les régimes de retraite collectifs. C’est le fait qu’autant de Québécois n’en ont pas ».

Par Mario Labbé, Martin Belhumeur et Denis St-Hilaire
Conseillers CSQ, Sécurité sociale.